mercredi 18 février 2009

Farenheit 451 au Betonsalon


Compte-rendu du vernissage de l'exposition Fahrenheit 451 qui s'est déroulé le vendredi 13 février 2009
Ce qui s'est passé :
Il y a eu une discussion à 17H au sein de laquelle Frédéric Danos a suggéré aux étudiants présents de prendre le lieu. Les étudiants présents ont expliqué qu'ils préféraient travailler avec nous comme ils l'ont déjà fait. Ils ne voyaient pas en quoi ils prendraient un lieu qui leur était déjà ouvert. En même temps, les étudiants présents décrivaient que l'attitude des occupants de mercredi leur paraissait violente, stupide et inadmissible. Le président de l'association sur le thème du mouvement de revendications universitaires indique que l'association a toujours été solidaire du mouvement et qu'elle avait proposé à certains acteurs de ce mouvement rencontrés lors des AG dans les amphis de venir pour proposer des actions concrètes. ( proposition qui n'a pas trouvée d'écho à ce moment là).
Les étudiants preéents ont entendu ce message mais ils ont qualifié les manifestations de soutien de l'association insuffisantes. L'association a reconnu qu'ils avaient certainement manqué d'énergie à ce propos.
Après avoir déjà formulé leurs excuses pour avoir eu recourt aux forces de police auprès de la quinzaine d'occupants le lendemain de l'occupation via une personne liée au groupe d'occupant, l'association a re-acté l'ouverture de l'espace aux activités du mouvement étudiant. Quelques idées concrètes comme la production d'affiches dans l'espace ont été rapidement évoquées. En même temps, l'ensemble des personnes réunies ont bien précisé qu'il s'agissait d'une ouverture d'ordre collaboratif et qu'elle était ouverte à un processus démocratique et non à l'emploi de la force ni à la dictature d'un groupuscule sur l'ensemble de la communauté universitaire. De plus, l'importance du respect envers les locaux et l'association qui les gère a été rappelée.
A 18H, le groupe d'occupants de mercredi (15 personnes) s'est joint à la discussion avec un heure de retard. Ils sont arrivés avec un tract tenant un tout autre langage que celui de mercredi. Ils ont été invités à lire le tract publiquement. Après lecture, un résumé de la discussion a été fait aux occupants. Ce sur quoi ils ont exprimé leur refus de discuter reposant un ultimatum pour le décrochage de l'exposition. Une enseignante a tenté de discuter avec les occupants du sens des oeuvres exposées en ce lieu.
Bien que l'espace était ouvert à leur parole ils ont continué a refuser toute discussion, en disant : "j'en ai rien à péter" ou "y'a même pas de petits fours, on se casse."
sur ce, l'équipe leur a demandé de rester pour discuter. Le groupe d'occupants a quitté l'espace au bout de 7 minutes de présence. 5 d'entre eux ont décidé de rester et se sont mêlés aux discussions individuelles qui avaient alors lieu de toutes parts.
Ces 5 occupants ont exprimé leur souhait de revenir discuter mardi.
Ensuite le vernissage a eu lieu jusqu'à 21h
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Quelle place pour un centre d'art et de recherche au sein d'une université?
Voilà plus d'un an que nous réfléchissons et travaillons à cette question. Voici quelques exemples de projets que nous avons réussi à construire avec l'université. Nous avons mis en place une résidence d'artiste où ce dernier travaille avec des étudiants de physique sur un projet de recherche. Nous accueillons régulièrement des étudiants stagiaires de l'université Paris 7. Nous organisons toutes les semaines des rdvs appelés Midi deux où les étudiants s'approprient l'espace le temps d'un projet. Nous écoutons les besoins des enseignants et nous accueillons des cours dans l'espace de Bétonsalon.
Le prochain projet intitutlé 'Science versus fiction' a été conçu en collaboration avec des enseignants chercheurs de paris 7 et de l'ESPCI et des étudiants de physique.
Deux étudiants travaillent actuellement avec moi sur un projet intitulé 'Action- faire école', Un projet sur les pratiques alternatives de production collective et de transmission des savoirs. Le projet intègre les enjeux de la situation géographique de Bétonsalon et répond à l’envie de travailler en collaboration avec l’institution universitaire et ses usagers. Il s’agit d’inviter des artistes et des théoriciens ayant déjà expérimenté ou s’intéressant à des formes d’apprentissage et de pédagogie alternatives à travailler dans l’espace de Bétonsalon et, par extension, celui de l’université et du nouveau quartier de la ZAC Rive-Gauche pour la durée de leur choix, avec un groupe d'étudiants. Comment se relier à un tel contexte ? Comment apporter une expérience à l’intérieur de l’université?
Au bout de cette première année, nous commençons à sentir combien ces relations s'approfondissent et donnent naissance à des projets de plus en plus ambitieux pour les années à venir.
Or, l'heure est grave. Des amalgames, des manipulations, des utilisations politiques se produisent autour de ce qui s'est passé mercredi dernier. Il y a des gens qui sortent déjà leur cigares à l'idée de d'anéantir une association qui défend un projet culturel. Tout cela fragilise Bétonsalon et nous avons besoin de vous pour nous défendre et faire poids face aux pressions qui s'exercent contre nous.
S'il vous plaît, pouvez-vous faire passer ce mail à vos amis ?
RDV mardi 17 février à 13H
Ci-dessous, je vous transmets un texte écrit par Julien, étudiant en 2ème année de lettre et arts à paris 7
en ligne sur :
http://www.paris7atelier.blogspot.com/
Pourquoi BétonSalon est un lieu qui a sa place à l'université?
La question de l'art élitiste est une question idéologique centrale
BétonSalon présente des œuvres élitistes? Oui, sans doute, l'art présenté n'a pas forcément vocation à être "populaire" ou "commerciale". Personnellement je ne comprends pas toutes les démarches et les œuvres exposées. Mais n'est-ce pas la vocation d'un centre d'art que d'exposer des œuvres et des artistes qui n'ont pas forcément d'autres moyens de visibilité? Quelle place réserver à ce type d'art si les centres d'art ne prennent pas en charge leur diffusion? La télévision? les grands musées publics?
BétonSalon se doit donc de continuer à défendre ses convictions et le choix de sa programmation d'œuvres contemporaines, car c'est le but premier de son existence. Libre à chacun de s'y rendre et d'interroger les œuvres ou le personnel du centre pour engager un dialogue autour des expositions présentées. C'est le but de cet espace qui est également un lieu de recherche artistique. L'art qui y est présenté nécessite un apprentissage, à chacun de s'y intéresser ou pas, mais de respecter le travail généré. A l'heure où la recherche est mise en danger par des réformes gouvernementales et où chacun s'engage pour la défense de la recherche, il me parait navrant de s'en prendre à des lieux de recherches sous prétextes qu'on n'y comprend rien.
Enfin, n'oublions pas que BétonSalon est aussi soucieux d'être ouvert sur les étudiants et l'université. Des apéritifs sont organisés, des réunions et des concerts y ont eu lieu et peuvent y avoir lieu sur simple demande des étudiants. Ce centre est installé depuis peu, et les locaux même de Paris 7 et de ses environs sont fait de manière à rendre toute communication difficile. Nous en subissons les conséquences quotidiennement en tant qu'étudiants de Paris 7. Et il est tout aussi difficile pour BétonSalon d'entrer en contact avec les étudiants.
Pour cette raison les étudiants ne savent pas forcément comment fonctionne BétonSalon, et j'invite tout le monde à dépasser la méfiance que peut provoquer cet espace et les œuvres qui y sont exposées pour aller discuter avec les personnes qui gèrent l'endroit et proposer des projets.
L'investissement de BétonSalon par les étudiants est nécessaire et logique. C'est pour cette raison que ce centre a été ouvert à Paris7. Mais cet investissement doit se faire par le dialogue, la curiosité ou la volonté de création, pas par une prise de possession violente, désorganisée et sans buts concrets.
Maintenant comment agir concrètement? Passer à la galerie, discuter avec le personnel et en discuter autour de soi, apporter son soutien par sa présence au vernissage, communiquer sur le sujet et s'opposer à la dictature du comportement d'un groupe non représentatif de l'université et des ambitions de recherches et d'ouverture des étudiants de Paris 7.
Julien.
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Melanie Bouteloup
Directrice - Bétonsalon
www.betonsalon.net
melaniebouteloup@betonsalon.net
tel: + 33.6.83.55.43.51
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FAHRENHEIT 451
HOMME-LIVRE HOMME-LIBRE
14/02/2009 – 28/03/2009
Vernissage le vendredi 13 février de 18h à 21h
Une exposition personnelle de Thu Van Tran avec la collaboration de Didier Rittener et Chi Waï Ng


1 commentaire:

  1. Ca c'est du compte rendu!

    Pauvres petits artistes attaqués par des vilains gauchistes!

    Et si on avait une autre version des faits ? Les différents courriers (tracts ?) que vs vs êtes échangés...

    Est-ce que l'art c'est plutôt 50 bouquins choisis au hasard et foutus entre deux dalles de béton... ou bien 30 étudiants qui viennent discuter avec des a(r)/(u)tistes enfermés dans leur salon de béton ? Est-ce que l'art c'est bruler les oeuvres en période d'insurrection, ou bien appeler la police pour protéger ces mêmes oeuvres ?

    http://www.parisenimages.fr/fr/popup-photo.html?photo=1832-2

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